À l'échelle individuelle, les gens peuvent utiliser les réseaux sociaux pendant ou après une situation d'urgence pour communiquer et partager des informations, à l'instar de la fonction de contrôle de sécurité de Facebook qui permet d'indiquer à son réseau que l'on est en sécurité. Mais quel rôle peuvent jouer les réseaux sociaux à l'échelle mondiale ?

1 - Diffuser rapidement les informations critiques

Lorsque des catastrophes surviennent, les intervenants d'urgence ainsi que les personnes à risque recherchent des informations afin d'analyser l'ampleur de la catastrophe et ses conséquences potentielles. Les plateformes réseaux sociaux permettent de la diffusion rapide d'informations essentielles, aidant ainsi les communautés à rester informées pendant les situations d'urgence.

Dans le cas de TSF,les réseaux sociaux peuvent fournir des informations utiles sur l'état des réseaux de communication dans les zones touchées. Le silence, ou l'absence de communications en provenance d'une région donnée, peut être le signe direct d'une défaillance du réseau, nécessitant alors des services de communication d'urgence.


2 - Mobilisation des communautés

Au lendemain d'une catastrophe, les volontaires locaux jouent souvent le rôle de premiers intervenants en apportant une aide essentielle à leur communauté. Les réseaux sociaux jouent parfois un rôle dans le soutien de cette mobilisation locale en servant de centres de communication et de coordination. Grâce à ces plateformes, les volontaires peuvent entrer en contact avec d'autres personnes se trouvant à proximité, partager des informations cruciales et organiser des opérations de secours collectives.

En outre, les données géographiquement traçables - telles que les messages géolocalisés ou les hashtags basés sur la localisation - peuvent aider à aligner les ressources et à réduire la duplication des efforts. Toutefois, si ces données permettent d'améliorer la coordination et la connaissance de la situation, leur utilisation efficace dépend d'une analyse correcte par les équipes de secours et de la prise de décisions fondées sur des données probantes. La disponibilité des données ne garantit pas à elle seule une distribution équitable des ressources, mais elle constitue un outil efficace pour améliorer la planification et la coordination lorsqu'elle est utilisée de manière stratégique.

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3 - Les données venant des réseaux sociaux : entre avantages et risques

Les réseaux sociaux fournissent une mine de données en temps réel, issues des communautés, qui peuvent grandement améliorer les efforts de réponse aux urgences. Des plateformes comme X (ex-Twitter), Facebook et Instagram permettent aux intervenants de suivre les zones touchées par une catastrophe, de surveiller les besoins émergents et d'évaluer les dégâts grâce à des messages, des photos et des vidéos géolocalisés. Pendant la phase de préparation, ces données peuvent éclairer la prise de décision et aider les intervenants à allouer les ressources de la manière la plus efficace possible. 

Toutefois, dans les zones de conflit ou sous des régimes autoritaires, l'utilisation des données provenant des réseaux sociaux comporte des risques importants. Dans de tels contextes, les données peuvent involontairement exposer les individus à la surveillance ou à la persécution. Par exemple, en Syrie, l'activité des réseaux sociaux a parfois été utilisée pour cibler des activistes, des travailleurs humanitaires ou des civils dans les zones contrôlées par l'opposition. En outre, la disponibilité des informations géolocalisées peut rendre les populations vulnérables plus susceptibles d'être exploitées ou de subir des préjudices.


4 - Défis liés à l'utilisation des réseaux sociaux dans les situations d'urgence

Malgré les nombreux avantages que l'utilisation des réseaux sociaux peut apporter à la gestion des catastrophes, elle peut aussi avoir des conséquences négatives, selon la manière dont les gens l'utilisent. Si les réseaux sociaux permettent à chacun de partager des informations en temps utile, ces informations ne sont pas toujours vérifiées et détournent parfois l'attention de problèmes graves. En conséquence, la diffusion en ligne d'informations erronées - et parfois de fake news - pendant une crise, peut en fin de compte nuire à l'efficacité d'une intervention d'urgence.

Deuxièmement, les algorithmes de réseaux sociaux donnent la priorité aux contenus qui provoquent des réactions émotionnelles fortesqui peuvent susciter la peur ou la panique dans les situations d'urgence, ce qui doit être évité pour maximiser l'efficacité et la pertinence des opérations de secours. 

Enfin, nous devons garder à l'esprit que certains groupes peuvent ne pas avoir accès aux outils numériques - en général, et en particulier pendant les crises. Le recours excessif aux outils numériques peut aggraver la situation de groupes déjà marginalisés. 

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5 - Comment pouvons-nous améliorer notre utilisation des réseaux sociaux dans les situations d'urgence ?

Chez TSF, nous encourageons l'utilisation responsable des technologies. Tant que les plateformes continueront à récompenser le contenu viral plutôt que l'exactitude, l'inclusion numérique et la sensibilisation joueront un rôle essentiel dans l'utilisation la plus efficace possible des outils numériques (en particulier des réseaux sociaux) dans les situations d'urgence. 

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Cependant, les ONG et les organisations d'intervention doivent également adapter leurs pratiques pour tirer parti des réseaux sociaux en tant qu'outil de communication à double sens. Ils peuvent en effet servir de passerelle de dialogue entre les organisations et les communautés pour signaler des besoins, dissiper des rumeurs ou fournir des mises à jour basées sur la localisation. Cela pourrait améliorer la connaissance de la situation pour les équipes d'urgence tout en favorisant l'échange d'informations pertinentes. 

Toutefois, cette efficacité repose sur une préparation préalable à la crise, afin que les communautés reconnaissent et fassent confiance aux canaux adéquats en tant que sources faisant autorité en cas de crise.

TSF est déjà impliqué dans la distribution d'informations critiques aux migrants d'Amérique latine en Colombie, au Guatemala et au Mexique. Bien que notre projet n'inclue pas encore les réseaux sociaux, le sujet est activement discuté parmi les partenaires humanitaires et constitue une perspective possible pour aider les personnes en mouvement.