Les femmes représentent près de la moitié des 244 millions de migrants dans le monde et la moitié des 19,6 millions de réfugiés. Qu'elles fuient des conditions de vie difficilesexacerbées par le changement climatique, la discrimination fondée sur le genre ou les conflits,elles sont plus vulnérables à la violence sexuelle, à la traite d'êtres humains et à l'exploitation.

Fuir la discrimination et les abus

"Danik" est une jeune fille transgenre de 18 ans originaire d'une petite ville du Honduras. TSF l'a interviewée dans un refuge au Mexique où nous affichons des informations essentielles pour les réfugiés. Lorsqu'elle a quitté son pays, elle avait 16 ans. Elle a quitté le Honduras pour tenter de rejoindre le Mexique afin d'échapper à la discrimination.

"Enfant, je vivais chez ma grand-mère et mes tantes m'ont mise à la porte. Je n'ai pas compris pourquoi. Bien que mon apparence soit différente, je suis une femme (...) Vous quittez votre pays et vous ne savez pas à quels problèmes vous allez être confrontée. Mon expérience a été très difficile en raison de mon orientation sexuelle.

Danik, une réfugiée hondurienne de 18 ans au Mexique.

Lorsqu'elle et ses amis ont tenté de franchir la frontière avec le Guatemala après huit heures de marche, deux soldats leur ont dit qu'ils les laisseraient passer en échange de faveurs sexuelles. Danik a refusé et les soldats ont fini par les laisser passer. La situation aurait pu être bien pire, et c'est le cas pour de nombreuses filles et femmes qui cherchent refuge et se retrouvent confrontées à des abus.

"Dans le refuge de Santa Elena, des hommes honduriens ont essayé d'abuser de nous et les responsables du refuge ont décidé de nous retirer du refuge.

Danik, une réfugiée hondurienne de 18 ans au Mexique.

De nombreuses raisons poussent les gens à fuir leur situation et à devenir des réfugiés, mais la principale est le conflit. En Ukraine, des violences sexuelles liées au conflit sont signalées, tandis que les femmes qui restent en Ukraine sont confrontées à une augmentation de la violence conjugale, avec peu ou pas de structures vers lesquelles se tourner pour obtenir de l'aide.

ONU Femmes a estimé que 90 % des personnes qui ont fui l'Ukraine étaient des femmes et des enfants. Cela signifie que les femmes sont les seules à s'occuper de leurs enfants lorsqu'elles fuient, et parfois aussi de leurs parents plus âgés.

"Nous avons été obligés de déménager parce que les Russes sont venus chez nous. Il était devenu impossible de vivre dans notre ville. C'était très difficile, nous avons eu du mal à nous en sortir. J'ai trois enfants, à l'époque j'avais encore mes grands-parents. Mon grand-père est mort il y a deux mois, nous l'avons enterré. C'est une histoire très difficile, j'aurais aimé que cela ne se passe pas comme ça, loin de notre ville natale. Mais c'est ce qui s'est passé.

Tetyiana, une Ukrainienne déplacée dans un centre collectif à Vinnytsia où nous fournissons un accès Wi-Fi gratuit.

Protéger sa famille


Les réfugiés qui fuient leur pays recherchent un soutien émotionnel auprès de leurs proches pour trouver la force de continuer à avancer. Ils ont également besoin d' informations sur les prochaines étapes de leur voyage. TSF a fourni un accès Wi-Fi gratuit dans les bus de réfugiés de la Moldavie à la Roumanie, et dans les centres collectifs en Ukraine.

Dans les centres polonais où nous diffusons des informations essentielles pour les réfugiés, 62 % des femmes fuyant la guerre voyagent avec leur famille. Comment peuvent-elles aider leurs enfants à faire face à la peur et au stress de la situation ? L'un des moyens est de connaître les bonnes techniques :

"J'ai apprécié d'apprendre comment je peux aider mes enfants à rester calmes sous la pression.

Une réfugiée ukrainienne anonyme en Pologne à propos des informations affichées sur l'écran.

Grâce à la connectivité, les femmes peuvent s'informer sur leur situation et chercher du travail pour rester à flot financièrement. Sans informations fiables sur les ressources disponibles pour les réfugiés, l'accès à leurs réseaux familiaux ou leurs revenus, les femmes et les enfants réfugiés peuvent être plus exposées aux violences sexuelles ou à la traite d'êtres humains.

S'occuper d'enfants et de personnes âgées implique des responsabilités. Les trafiquants utilisent ces responsabilités comme moyen de contrôle ou de pression. Les femmes ayant des responsabilités multiples deviennent plus vulnérables aux menaces de violence sexuelle et de traite d'êtres humains.

Les femmes et filles réfugiées exposées à la violence

Prendre le temps de se calmer dans un endroit sûr, en ayant accès aux bonnes informations pour planifier les prochaines étapes du voyage, peut être un moyen de réduire le risque de traite des êtres humains. 83 % des personnes ayant accédé au Wi-Fi gratuit dans les bus reliant la Moldavie à la Roumanie ont pu prendre des décisions importantes après avoir parlé à des proches en ligne ou cherché des informations.

"Votre écran m'a fait comprendre que j'avais d'autres options dans ce pays et que je n'avais pas besoin de retourner dans mon pays d'origine pour le moment.

Une réfugiée ukrainienne anonyme en Pologne.

Wendy est une Hondurienne que TSF a interviewé à la Casa Nicolas, un espace sûr pour les réfugiés au Mexique. Elle a fui la violence et l'extorsion dans son pays d'origine avec ses deux filles. Lorsqu'elle a vu les informations affichées à l'écran sur les dangers de traverser la frontière avec des mineurs, elle a décidé de rester au Mexique et travaille aujourd'hui comme cuisinière à la Casa Nicolas.

"Quand j'ai vu l'écran, j'ai commencé à analyser et j'ai vu des informations de la Commission mexicaine pour l'aide aux réfugiés, j'ai décidé qu'il valait mieux rester ici. Ce que nous voulons, c'est survivre.

         Wendy, réfugiée hondurienne au Mexique.