Il y a un an, le 24 février 2022, débutait l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Quelques jours après, une équipe de TSF rejoignait l’Est de la Pologne pour répondre aux besoins en connectivité et information des réfugiés fuyant la guerre.

"Lorsque des millions de réfugiés ont afflué en Pologne en l'espace de quelques jours pour fuir les violences en Ukraine, la situation était très chaotique et nous avons rapidement constaté que l'accès à des informations claires et précises serait crucial pour les aider à s'adapter à leur situation".

- Sébastien Latouille, TSF délégué pour l'Europe et le Moyen-Orient.

Pour répondre à ce besoin urgent, nous avons connecté un convoi de bus en Roumanie. Grâce au Wi-Fi disponible pendant le voyage, les réfugiés ont pu rechercher des informations pour préparer les prochaines étapes de leur voyage, et rester en contact avec leurs proches pour mieux gérer le stress de la situation.

Parallèlement, une phase d'évaluation des besoins a permis de lancer le projet de diffusion d'informations en Pologne et de connectivité pour les réfugiés.

En Ukraine aujourd'hui

À l'intérieur du pays, la situation des territoires est très variable. A l’Est, le combat fait rage sur les lignes de front ; à l’Ouest et au centre du pays, la situation est plus calme malgré des bombardements réguliers. C’est donc à l’Ouest et au centre que les personnes ayant été contraintes de fuir leur lieu de vie, très souvent des familles, se rendent pour trouver un logement temporaire.

"Je viens de la ville de Severodonetsk, dans la région de Luhansk. Nous sommes arrivés le 29 mars 2022. Nous avons été obligés de déménager parce que les Russes sont venus chez nous. Il est devenu impossible de vivre dans notre ville. C'était très difficile, nous avons à peine réussi à sortir de."

- Tetyiana , une personne déplacée à l'intérieur du pays, dans l'un des centres collectifs en Ukraine, février 2023.

La solidarité nationale s'est organisée, et différentes institutions ont été sollicitées pour accueillir les familles déplacées, notamment les établissements scolaires ou universités qui disposent d'hébergements. TSF assure la connectivité et/ou la distribution de la connectivité dans ces centres d'hébergement temporaires.

"Nous utilisons la connexion Wi-Fi et c'est très important pour nous parce que mon mari et moi travaillons en ligne. C'est l'un de nos principaux besoins, car nous n'avons pas assez d'argent pour l'Internet 4G. Le Wi-Fi gratuit nous a grandement facilité la vie. Je ne sais pas ce que nous ferions sans ce soutien. C'est également nécessaire pour les enfants qui étudient en ligne, maintenant ils n'ont plus de problèmes en termes d'éducation.  

- Kate, une personne déplacée à l'intérieur du pays, dans l'un des centres collectifs en Ukraine, février 2023.

Outre ce soutien direct aux personnes déplacées, TSF fournit également des moyens de communication d'urgence aux ONG du sud et de l'est de l'Ukraine.

En 2023, TSF prévoit d’étendre cette connectivité vers d’autres centres collectifs dans les principales villes qui accueillent des déplacés, dont Lviv.

En Pologne aujourd'hui

Réfugiés ukrainiens remettant des formulaires pour accéder à l'aide ou à des colis, Rzeszow (Pologne), 2023.

La Pologne est le pays qui accueille le plus de réfugiés ukrainiens, et pourtant on n'y trouve pas d’hébergements collectifs, seulement des centres d’accueil de jour. Les personnes déplacées se logent de façons variées : hébergés par des familles polonaises ou par leurs propres moyens, grâce à des revenus venant du télétravail ou d’un emploi en Pologne. Il est plus difficile pour les mères seules d’accéder à un emploi dû à la difficulté de scolariser les enfants.

Différents types de centres d'accueil ont été mis en place, notamment par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (UNHCR), la Croix-Rouge polonaise, et l'ONG CORE. Ces centres proposent notamment des ateliers d’insertion socio-économique et des cours de langue.

"Les besoins fondamentaux sont un endroit où rester, pendant un certain temps, quelque chose à manger, du repos avant de reprendre la route.

- Anna, Croix-Rouge polonaise.

TSF soutient actuellement 9 centres en diffusant des informations essentielles sous une forme synthétique et lisible. Ces informations proviennent de sources fiables : agences gouvernementales polonaises, agences des Nations-Unies et ONG travaillant en Pologne. Les sujets abordés sont identifiés par l'équipe TSF en partenariat avec ces acteurs. Ils sont suffisamment divers pour donner aux réfugiés la possibilité d'identifier celles qui leur sont utiles à tel ou tel moment, comme nous l'explique Lilia, agent UNHCR au centre de Protection de Rzeszów.

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Lilia, agent du HCR en Pologne, explique le besoin d'information des réfugiés.
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Il était difficile de prévoir quelle serait la situation du conflit un an après ; et il est toujours difficile aujourd’hui de dire ce qu’elle sera dans un an. Jusqu’ici, Télécoms Sans Frontières a fourni un accès à la connectivité et à l’information à plus de 33,000 bénéficiaires.