Bienvenue dans la 7ème édition de The Call to Comms !

Les femmes représentent 40 % de l'ensemble du personnel humanitaire. Elles sont en première ligne de la réponse humanitaire, mais sont-elles prises en compte dans l'élaboration de cette réponse ? Quelles sont les difficultés auxquelles elles sont confrontées ? Qu'apportent-elles au secteur ? Monique Lanne-Petit, cofondatrice et directrice de Télécoms Sans Frontières (TSF), partage ses souvenirs de ses débuts sur le terrain et explique pourquoi c’est important d'avoir des équipes mixtes sur le terrain.

💬 Dans l'édition de cette semaine :


Les femmes dans les ONG

4 travailleurs humanitaires sur 10 sont des femmes, mais le ratio hommes/femmes aux postes de direction est de 1 pour 0,69. Ce phénomène est moins prononcé dans les ONG qu'à l'ONU, où plus le grade est élevé, moins il y a de femmes.

Source : Les femmes dans le leadership humanitaire, Groupe consultatif humanitaire (2017)

Quelles sont les difficultés rencontrées par les travailleuses humanitaires ? Et pourquoi est-il important de les inclure à tous les niveaux ?


Quelles sont les difficultés rencontrées par les travailleuses humanitaires ?

Le 24 décembre 2022, l'interdiction faite aux femmes de travailler dans les ONG en Afghanistan a secoué le monde humanitaire. Il s'agit d'un cas extrême, mais les femmes travaillant dans les ONG sont toujours confrontées à des difficultés : les attouchements non désirés et les avances sexuelles persistantes touchent environ la moitié des 1 000 femmes humanitaires interrogées par The Humanitarian Women's Network (Réseau des femmes humanitaires). Cela peut limiter les opportunités des femmes dans le secteur ou les éloigner complètement, même si elles peuvent apporter une contribution significative à la réponse humanitaire.

Ce que les femmes peuvent apporter à l'action et à la réponse humanitaires

Dans une enquête menée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 55 % des femmes humanitaires estiment que les femmes ont la possibilité de parler plus facilement aux autres femmes des communautés touchées.

"Il est plus facile pour une femme d'avoir des contacts avec des femmes, quelle que soit la culture. Monique Lanne-Petit, co-fondatrice de TSF


Les intervenantes peuvent créer un espace où les femmes peuvent s'exprimer. Elles apportent également des perspectives différentes en raison de leur genre, ce qui peut promouvoir l'égalité des genres dans la réponse humanitaire si cela est pris en compte.

"L'expérience et la recherche montrent que lorsque les femmes participent à l'action humanitaire, c'est toute la communauté qui en bénéficie.”

              ONU Femmes


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Rencontrez Monique Lanne-Petit, cofondatrice de TSF

À l'occasion de la Journée internationale de la femme, nous avons interrogé Monique Lanne-Petit, directrice de TSF, sur sa carrière. Elle nous raconte ses débuts dans l'humanitaire, ce qui la motive encore aujourd'hui, les éléments clés de sa carrière et son expérience en tant que femme dans les crises humanitaires.

Monique lors d'une de ses premières missions, au Pérou, en 2001.


Cela fait des décennies, mais c'est toujours l'un des souvenirs qui restent gravés dans sa mémoire. Monique partage l'expérience de son départ de France pour ce qui était encore la Yougoslavie, à l'âge de 24 ans. Les hommes étaient partis à la guerre, laissant les femmes se mobiliser.

"Ces femmes ont tellement apprécié que nous venions les soutenir, parce qu'elles ont senti qu'elles n'étaient plus seules. Elles se battaient tous les jours, sous les bombes. Nous avons pleuré ensemble, mais nous avons aussi ri ensemble et nous avons essayé de les aider".

En tant que femme dans le secteur humanitaire, elle s'est rapidement rendu compte que les femmes que TSF aidait étaient plus à l'aise lorsqu'elles pouvaient parler à des femmes travaillant dans l'humanitaire.

"Nous savons très bien que les équipes mixtes sont importantes, précisément pour pouvoir aller vers les femmes, pour être sûrs que les femmes s'expriment sur leurs difficultés, leurs besoins. Ainsi, on prend en compte leurs besoins spécifiques, leur contexte et on peut les inclure dans la réponse finale".

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